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Biographie succincte de Jean-Adrien MERCiER

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Jean-Adrien MERCIER

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Résumé :

        Ancien élève des Beaux-Arts d’Angers puis des Arts décos, Jean-Adrien Mercier commence sa carrière avec l’affiche de cinéma et publicitaire, avant de devenir directeur artistique de la maison Cointreau (il faisait partie de la famille de ses dirigeants).

        En 1924, à l’issue d’un concours, il réalise l’affiche de la première foire-exposition d’Angers. De 1925 à 1939, il réalise plus de 110 affiches de cinéma, travaillant pour les plus grands metteurs en scène de l’époque : Jean Renoir, Abel Gance, Sacha Guitry… Parallèlement, il dessine de très nombreuses affiches publicitaires, notamment pour Cointreau, marque à laquelle il collaborera de 1925 à 1965.

       À la fin des années 1930, il se lance dans l’illustration de contes pour enfants. En 1942, il illustre des contes pour sa fille Sylvie qui paraîtront aux éditions Marcus de Nantes. En 1961, il se voit confier par la Compagnie Générale Transatlantique la décoration de la salle de jeux des enfants du paquebot France puis l’illustration des menus de la French Line qui seront diffusés dans le monde entier. Trois ans après son décès, l’État lui rend hommage en faisant l’acquisition de 94 affiches lithographiques et d’une dizaine d’aquarelles.

Source : Wikipédia

Article de Presse figurant dans LA VIE DU COLLECTIONNEUR N°90 du 30 Juin 1995

        Le 14 mai 1995 disparaissait l'un des plus prolifiques illustrateurs français : Jean-Adrien Mercier.

        Il laisse une multitude d'affiches, buvards, cartons publicitaires, couvertures de revues, etc.

        De nombreux collectionneurs admirent le travail de Jean-Adrien Mercier et recherchent ses oeuvres, qu'il s'agisse d'affiches de cinéma ou de publicité, de livres d'enfants ou de bibliophilie, d'éventails publicitaires ou de menus, de pochettes de disques ou de cartes postales, de catalogues publicitaires ou de lithographies. Il faut dire que la carrière de ce grand artiste s'étend sur plus de soixante-dix ans et que ses dernières créations sont toutes récentes.

        En 1995, Jean Mercier participait activement à l'élaboration de sa biographie et à la réalisation du catalogue raisonné de sa production. Il avait espéré plus que tout assister au vernissage de la grande exposition à la Bibliothèque Forney, à Paris couronnant sa longue carrière d'illustrateur et d'affichiste. Malheureusement, le 14 mai 1995, l'artiste s'est éteint dans la propriété familiale.

        Jean-Adrien Mercier est né en 1899 au 12, Rue de la Ménage, à Angers. Son père était peintre verrier (il réalisa notamment les vitraux de Notre-Dame d'Angers) et sa mère était la fille de l'inventeur d'une liqueur parfumée à l'orange bien connue sous le nom de Cointreau.

        C'est Charles Berjole (peintre régional), qui enseigna les rudiments de la peinture au jeune homme, mais c'est en 1921, en entrant à l'École des Arts Décoratifs de Paris, que Jean Mercier put réellement apprendre et mettre en pratique les diverses techniques d'art graphique qu'il allait utiliser au cours de sa longue carrière. Ses études furent d'ailleurs couronnées par l'obtention d'un second prix.

Inspiré du style Art-Déco

        Dès 1924, diplôme en poche, il fut embauché par Marcel Valotaire, éditeur angevin qui lui permit de signer ses toutes premières affiches lithographiques. Pour la circonstance, le jeune affichiste s'inspira du style graphique Art-Déco et l'adapta aux affiches qu'il réalisa pour les commerçants et industriels locaux.

        Comme l'ont écrit Raymond Bachollet et Anne-Claude Lelieur, les auteurs de l'importante monographie consacrée à l'artiste, ses premières oeuvres "révèlent des qualités qui resteront constantes au cours de sa longue carrière : dessin très délié et vigoureux, nuances franches et toniques, souvent disposées en aplat, adaptation de la lettre à la composition générale de l'affiche".

        On peut citer en particulier ses créations pour la première foire-exposition d'Anjou, la Cordonnerie Nouvelle, l'armurier Cozenot, les confitures Ducoin ou les meubles Petitpied.

        Pour la firme Cointreau, avec laquelle il avait des liens familiaux, il rénova l'image du célèbre Pierrot créé par Tamagno à la fin du 19^ème siècle et dessina le logo du Kummel Cursky (la silhouette d'un Polonais), qui fut aussi utilisé en carte postale et en étiquette.

        Toutes ces illustrations, qui n'étaient pourtant que locales, furent remarquées et reproduites dans "Vendre", une importante revue professionnelle et dans le très britannique magazine "Posters and Publicity". C'est à cette époque que le grand éditeur publicitaire parisien Vox fit appel à ses services.

Félicité par Jean Carlu

        A sa demande, Mercier réalisa la superbe affiche des "Cycles Olympiques"et celle de la "Société Française du Meuble", pour laquelle il représenta un simple déménageur.

        A la vue de cette illustration, le grand affichiste Jean Carlu prit son téléphone pour féliciter le jeune artiste : "Maintenant, tu fais partie des nôtres". Mercier était désormais reconnu par ses pairs.

        De 1927 à 1931, Jean-Adrien Mercier fut lié (par un contrat d'exclusivité) à l'éditeur Lutétia auquel il dut fournir régulièrement des maquettes d'affiches, mais celles-ci ne furent pas souvent éditées. Ce contrat ne pouvait, malheureusement, qu'entraver la création de Mercier qui avait le sentiment profond que ses dessins (pourtant novateurs et originaux) ne servaient que de faire-valoir aux créations d'un autre affichiste maison, Henry Le Monnier ►, dont le style plus classique était beaucoup plus facile à adopter par les industriels qui avaient recours à l'agence Lutétia.

Importante production cinématographique

        A partir de 1925, et jusqu'en 1942, Mercier diversifia ses activités et fit preuve d'un talent aussi grand dans la réalisation d'affiches de cinéma. Ses créations dans ce domaine (alliant beauté et rareté), s'arrachent aujourd'hui à prix d'or dans les salles de ventes et les boutiques spécialisées. Parmi celles qui sont unanimement considérées comme des chefs-d'œuvre, on peut citer les affiches que l'artiste a illustrées pour "A nous la liberté" et "Le dernier milliardaire" de René Clair ; "Le bonheur" de Marcel L'Herbier ; "Carmen" de Jacques Feyder ; "La châtelaine du Liban" de Jean Epstein ; "L'équipage" d'Anatole Litvak ; "Fantomas" de Paul Féjos ; "La fin du monde" d'Abel Gance et "Le lac aux dames" de Marc Allégret.

        Les quelque 120 affiches qu'il a réalisées pendant une vingtaine d'années (85 films tournés par plus de cinquante metteurs en scène), valurent à Mercier "de s'inscrire comme l'un des plus brillants maîtres de l'affiche de cinéma de l'entre-deux guerres ". Après la Seconde Guerre mondiale, jean Mercier se consacra épisodiquement à la réalisation d'affiches publicitaires (il continua surtout sa collaboration avec la firme Cointreau) mais il consacra la majeure partie de son temps à l'illustration de livres pour enfants ou de bibliophilie.

Catalogues, éventails, albums pour enfants

        Les affiches de publicité ou de cinéma réalisées par l'artiste représentent seulement la partie visible de l'iceberg Merder. Quelques centaines de documents à mettre en parallèle aux milliers d'illustrations qui ont été imprimées sur tous les supports possibles et imaginables. L'artiste a réalisé quelques catalogues publicitaires pour des fabricants de sous-vêtements ou de produits de beauté, et pour les industriels angevins. On peut signaler un intéressant catalogue édité par les "Aciéries de Pont-à-Mousson» dans lequel des photographies réalistes de hauts fourneaux, reproduites en noir et blanc, font le pendant aux superbes images en couleurs de Mercier.

        Les éventails publicitaires signés Mercier sont peu courants. L'artiste n'a d'ailleurs pas dû en réaliser beaucoup et l'on ne sera pas surpris de retrouver Menier et Cointreau, les deux firmes avec lesquelles, il a eu des relations professionnelles privilégiées.

        Dans le domaine du petit objet, il est possible de découvrir, au gré de déplacements dans les brocantes, des boites métalliques, publicitaires pour les biscuits Saint Michel, ou des boites à sucre, métalliques, souvent illustrées de scènes bretonnes.

        Dans le domaine de la petite imagerie, le collectionneur peut rechercher les étiquettes de vin dessinées par Mercier, les menus édités par la Compagnie Générale Transatlantique et illustrés de chansons françaises ("Il pleut bergère", "Sur le pont d'Avignon" ou "Gentil coquelicot") et les petits jeux et albums d'images publicitaires.

        Des livres et des disques pour les enfants, Mercier illustra plusieurs livres ("Diki le rouge-gorge enchanté", "Toni roi du cirque") et quelques pochettes de disques consacrés aux fables de La Fontaine ou aux contes ("Le Petit Chaperon Rouge" ou "Barbe-Bleue").

        Les bibliophiles, de leur côté, chercheront à acquérir les quelques livres illustrés par Mercier (comme "Les métamorphoses d'Ovide") et s'enthousiasmeront certainement pour la vision que l'artiste a donnée de "La Chatte",  le célèbre roman de Colette.

        L'oeuvre de Mercier s'est poursuivie encore jusqu'à sa mort. L'artiste (né à la fin du siècle dernier) qui vivait à Châteaubriant, une commune située à quelques kilomètres d'Angers, continuait à peindre et ne dédaignait pas dessiner de nouvelles affiches liées à la vie culturelle angevine.

        Les 25.000 chineurs qui se rendent régulièrement à la grande brocante annuelle de Durtal savent que c'est à Mercier que l'on doit la qualité de l'affiche consacrée à cette grande manifestation régionale qui attire un public venu de toute l'Europe.

Source : Daniel Bordet

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